Tu es la présidente des Vert.e.s de Genève et membre du Conseil national, parle nous de ton parcours politique!

Après des études de sociologie, je me suis investie dans le milieu associatif (pro-vélo), j’ai ensuite été engagée comme secrétaire générale des Vert.e.s. En parallèle, j’ai été élue au Grand Conseil en 2013 puis au Conseil National en 2019.

À quelles commissions participes-tu? Et comment vis-tu cette vie au parlement suisse?

Je suis dans la commission de l’environnement, aménagement et énergie, et dans celle des institutions politiques (étrangers, asile, etc.) du plus, je fais partie d’une délégation avec le parlement français ce qui me donne la possibilité d’avoir des contacts avec les homologues à Paris.

Le vécu est passionnant, même si toutes mes propositions jusqu’à ce jour (un peu moins de 50) ont souvent été balayées par un gouvernement conservateur. Par exemple, au Grand Conseil, quand j’étais députée, j’ai fait passer une loi pour éliminer les sacs plastiques des commerces, elle a été acceptée sans problème. Mais la proposition similaire au national n’a pas été considérée.

Toutefois, on place ainsi des jalons qui permettent de creuser doucement le sillon et d’amener progressivement les autres partis à intégrer l’urgence climatique dans leur programme. Cela prend du temps et le greenwashing est une tendance permanente.

Si la politique climatique a désormais sa place sous la coupole, notamment grâce à la pression de la rue, elle est souvent édulcorée. La preuve en est, la proposition de l’UDC de relancer le nucléaire sans aucune réflexion sur le gaspillage énergétique, par exemple.

À Berne, l’administration et la bibliothèque nationale sont très pointues et nous aident beaucoup dans notre travail. En tant que minorité parlementaire, nous perdons souvent, mais l’activité reste formatrice et notre responsabilité entière.

Il faut une certaine ténacité et beaucoup de patience, se satisfaire parfois de petites avancées, alors que les rapports du GIEC sont alarmants et que nous devrions faire des pas des géants.

Concernant la région de la Champagne, et plus précisément du projet du boulevard des Abarrois, comment te situes-tu?

De manière générale, la zone agricole doit être préservée, il faut un maximum rester sur le bâti actuel, sauvegarder la nature existante, densifier si besoin tout en définissant quelle mobilité prioriser. Favoriser les transports publics et les pistes cyclables, réorganiser la voirie plutôt que de construire de nouvelles routes, comme le projet gigantesque aux Abarrois. Les voies rapides ne doivent pas être des corridors pour les véhicules à moteur, au contraire, elles doivent servir la mobilité douce. Il faut repenser l’attractivité économique de Genève, poser des standards écologiques et replacer la qualité de vie et la sobriété autour du développement du canton.